Ordonnances orthoptiques et renouvellement par l’opticien : le décret est paru
Le décret du 26 avril relatif aux soins visuels pouvant être réalisés sans prescription médicale par les orthoptistes est paru aujourd’hui ou Journal Officiel. Il précise les conditions dans lesquelles ces professionnels pourront prescrire des lunettes ou des lentilles correctrices, comme le prévoit l’article 68 de la LFSS 2022, et celles dans lesquelles ces ordonnances pourront être renouvelées.
Le décret complète le code de la Santé publique de deux articles
L’article R. 4342-8-2 comporte les dispositions suivantes :
Le bilan visuel et la prescription prévus par l’article 68 de la LFSS 2022 peuvent être réalisés par l’orthoptiste pour les patients âgés de 16 ans à 42 ans et ne présentant aucune des contre-indications listées par arrêté du ministre chargé de la Santé. Pour les patients déjà porteurs de verres correcteurs, ils ne peuvent être réalisés par l’orthoptiste que si le dernier bilan visuel réalisé par le médecin ophtalmologiste date de moins de 5 ans. Pour les patients déjà porteurs de lentilles de contact oculaire souples, le bilan réalisé par l’ophtalmologiste doit dater de moins de 3 ans.
Après un interrogatoire visant à établir l’absence d’une des contre-indications listées par l’arrêté et le respect des conditions mentionnées plus haut, l’orthoptiste peut procéder au bilan visuel qui comprend la mesure de l’acuité visuelle et de la réfraction subjective et objective, ainsi qu’un examen simple de la motricité oculaire. Dans le cadre d’un bilan visuel préalable à la prescription de lentilles souples, l’orthoptiste devra réaliser en complément une mesure de la courbure de la cornée et un examen de la surface oculaire.
Le patient devra être orienté vers un ophtalmologiste si, lors de la réalisation du bilan visuel, l’orthoptiste constate l’existence d’une des contre-indications listées par l’arrêté ou de toute autre situation nécessitant une consultation médicale, une baisse de l’acuité visuelle profonde et brutale, ou le besoin d’une correction supérieure ou égale à 3D pour la myopie et l’hypermétropie, et à 1D pour l’astigmatisme.
En cas de prescription, l’orthoptiste précise sur l’ordonnance que celle-ci revêt un caractère non médical.
Pour un renouvellement d’équipement, l’orthoptiste peut adapter une prescription orthoptique de verres correcteurs ou de lentilles de contact souples datant de moins de 2 ans. Il doit reporter sur l’ordonnance l’adaptation de correction qu’il réalise, indiquer ses noms, prénom, qualité, identifiant d’enregistrement, puis dater et signer cette modification. Il doit aussi en informer le prescripteur par tout moyen garantissant la confidentialité des informations transmises.
L’article R. 4342-8-3 prévoit quant à lui que l’orthoptiste peut réaliser le dépistage de l’amblyopie mentionné pour les enfants âgés de 9 à 15 mois et le dépistage des troubles de la réfraction mentionné pour les enfants âgés de 30 mois à 5 ans. En cas de signe évocateur hors des limites de la normale, l’orthoptiste doit orienter l’enfant vers un ophtalmologiste.
Ce décret modifie en outre les textes relatifs aux prérogatives des opticiens
La délivrance de lentilles correctrices à une personne qui en porte pour la première fois est désormais subordonnée à la présentation d’une ordonnance « médicale ou orthoptique » (dont la durée de validité reste d’1 an quel que soit le prescripteur).
Pour une prescription orthoptique de lentilles, le délai durant lequel l’opticien peut adapter les corrections des patients de 16 ans et plus est fixé à 2 ans (il reste de 3 ans pour une prescription médicale).
La durée de validité de l’ordonnance orthoptique de verres correcteurs est fixée à deux ans.
Comme le médecin, l’orthoptiste peut limiter ou s’opposer au renouvellement des équipements par l’opticien par une mention expresse sur l’ordonnance.
Les autres modalités de renouvellement (mentions sur l’ordonnance, information du prescripteur, conservation de l’ordonnance) d’une prescription orthoptique sont identiques à celles fixées pour une prescription médicale.
Proposition de loi Rist : faciliter l’accès aux soins des patients, une évolution majeure soutenue par l’Ordre National des Infirmiers et le premier étage d’une réforme ambitieuse de notre système de santé
COMMUNIQUÉ DE PRESSE DE L’ORDRE DES INFIRMIERS – Paris, le 15 février 2023
L’Ordre se félicite des avancées obtenues après l’examen par le Sénat de la proposition de loi portant amélioration de l’accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé, portée par la députée Stéphanie Rist, qui vise notamment à faire évoluer le champ de compétences des professionnels de santé pour garantir à tous des soins de proximité.
En France, il existe déjà une médecine à deux vitesses pour 6 millions de Français qui n’ont pas de médecin traitant, et 600 000 patients en affection de longue durée, une évolution qui s’accélère avec le vieillissement de la population.
En renforçant le rôle des Infirmiers de Pratique Avancée, dans le domaine de la primo-prescription, et de l’accès direct dans le cadre d’un exercice coordonné, le texte apporte des solutions concrètes et accessibles à tous les patients et concourt à la montée en compétences de la profession infirmière. L’Ordre se félicite également du vote, par le Sénat, de l’intégration des infirmiers au dispositif de permanence des soins ambulatoires.
L’Ordre souhaite néanmoins que la poursuite des débats en CMP permette la réintégration, dans les dispositions votées, des communautés professionnelles territoriales de santé au sein du cadre d’exercice coordonné dans lequel les IPA exerceront ces nouvelles compétences.
Il souhaite enfin la reconnaissance du premier recours pour les IPA, et soutient l’élargissement des transferts de compétences à toutes les spécialités infirmières, dans le respect des spécificités de leurs formations et de leurs pratiques.
Malgré le lobbying corporatiste de certaines organisations qui ont cherché à caricaturer, voire à dégrader l’image et le rôle des IPA auprès des patients, ce texte constitue une avancée significative en rendant effectif le partage des tâches entre les médecins et les professionnels paramédicaux et en favorisant, pour les patients, l’accès direct et rapide à un professionnel formé.
Evolution attendue de l’ensemble de la profession :
Les débats de qualité au Sénat ont montré que ces dispositions recueillaient un fort consensus, de nombreux sénateurs ayant insisté sur le fait que la mise en œuvre des réformes de la profession infirmière avaient tardé.
Ce texte ouvre la porte à l’évolution de l’ensemble de la profession. Pour Patrick Chamboredon, Président de l’Ordre National des Infirmiers, « cette proposition de loi ouvre la voie à des prises en charge rapides, au plus près du lieu de vie des patients, et garantit la continuité des prises en soins des malades chroniques. Ce sont des solutions qui ont fait leurs preuves à l’étranger. La montée en compétences de la profession infirmière est un gage de progrès et d’efficience de notre système de santé. La prochaine étape, c’est la révision du décret de compétences des infirmiers ».
Près de 95 % des cancers colorectaux concernent des personnes âgées de plus de 50 ans. Diagnostiqué tôt, ce cancer se soigne dans 9 cas sur 10. Le programme national de dépistage du cancer colorectal propose aux personnes âgées de 50 à 74 ans un test de dépistage à réaliser chez soi, pris en charge à 100 % par l’Assurance Maladie.
Depuis le 1er mars 2022, les personnes de 50 à 74 ans concernées par le programme national de dépistage du cancer colorectal peuvent commander leur kit de dépistage en ligne et le recevoir chez eux depuis le site monkit.depistage-colorectal.fr.
Vous recevez le test à faire chez vous, puis vous l’envoyez au laboratoire pour qu’il soit analysé. La démarche est entièrement prise en charge par l’Assurance Maladie.
Les kits de dépistage sont également mis à disposition dans les pharmacies ou disponibles auprès des médecins.
« Au labo, sans ordo… »
Le saviez-vous ? Le dépistage du VIH en laboratoire de biologie médicale, sans ordonnance, sans rendez-vous et sans avance de frais concerne tous les assurés sociaux et leurs ayants droit.
Petit retour en arrière, en 2019, près de 6,2 millions de tests de dépistage du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) ont été réalisés en France. Malgré cette progression, de nombreuses personnes porteuses de l’infection ne connaissent pas leur statut sérologique et sont dépistées à un stade avancé. On compte en effet entre 6 000 et 6 500 nouvelles découvertes de séropositivité par an depuis 2007. En 2017, près de 173 000 personnes vivaient avec le VIH, dont un quart présentant un stade avancé de l’infection.
Depuis le 1er janvier 2022, dans le cadre de l’opération VIH Test, les patients qui le souhaitent peuvent effectuer gratuitement, sans ordonnance ni rendez-vous, un test VIH dans tous les laboratoires de biologie médicale du territoire.
En cas de sérologie négative, le patient reçoit un compte-rendu papier ou dématérialisé par mail sur le serveur de résultats.
En cas de sérologie positive, lorsque le patient est muni d’une ordonnance de son médecin traitant prescripteur, c’est à ce dernier qu’il revient d’annoncer au patient qu’il a été contaminé. Et ce, après en avoir été informé par le biologiste. C’est également le médecin qui se charge, en concertation avec le patient, de prendre rendez-vous avec un infectiologue. Mais, en l’absence de médecin prescripteur, ce qui est le propre de VIH Test, l’annonce de sérologie positive détectée est donc du ressort du biologiste.
A noter que sur ce plan, le VIH Test est exactement la réplique de ce qui a été mis en place pour le dépistage de la Covid-19.
La simplification du dépistage du VIH, enjeu de santé publique majeur, est désormais effective à l’échelle nationale. Depuis le 1er janvier 2022, il est possible d’effectuer un dépistage dans un laboratoire de ville :
- sans avance de frais ;
- sans ordonnance ;
- sans rendez-vous ;
Ce dispositif concerne tous les assurés sociaux et leurs ayants droit (dont les bénéficiaires de l’aide médicale d’État (AME).
En savoir plus sur le dépistage du VIH : https://lnkd.in/e9J5k3e3
Répertoire des parties prenantes concourant au 1er recours de la filière gériatrique.
Disponible également sur le site internet de la CPTS Aix Sainte Victoire.
Pour rappel:
Suite à une forte demande de fin d’année, les rdv vaccination Pfizer Cominarty bivalent (Original/Omicron BA.5) ont été prolongés au centre de vaccination de la ville d’Aix-en-Provence pour les rappels des personnes de 12 ans et plus.
Accueil uniquement sur RDV, via Doctolib ou par téléphone au 04 42 91 90 00.
Les créneaux dédiés à la vaccination sont disponibles sur: http://bit.ly/3FojxoT
Les chiffres sur le plan national:
+ 45% C’est la progression des nouvelles contaminations au Covid-19 enregistrées au 25 novembre, par rapport à la semaine précédente (soit plus de 40000 cas par jour). Le pic de la huitième vague avait été atteint le 12 octobre avec près de 57000 cas par jour.
822 Le nombre d’hospitalisations quotidiennes est en hausse de 11 %par rapport à la semaine du 18 novembre.
75 Le nombre de malades atteints de formes très graves du Covid et admises chaque jour en soins critiques était encore à la hausse (+15%) au 25 novembre.
Les chiffres sur le plan régional (comparatif semaine 46 vs semaine 47):
Le taux de dépistage est en augmentation +18%. Forte hausse chez les 10-19 ans (+60%).
Le taux de positivité est en augmentation de 2,2%.
Le taux d’incidence est en augmentation +27%.
Consultation pour Covid19 aux urgences hospitalières en légère hausse 2,1%
File active des patients en hospitalisation est en hausse de 16%, celle des patients en soins critiques 17%.
Mortalité hospitalière en hausse 30 S47 vs 22 en S46.
ESMS: Nombre de nouveaux cas en hausse chez les résidents 363 vs 332 en semaine 46, et chez le personnel 133 vs 117 S46.
Depuis la crise Covid et son impact sur le paysage médical en général (et Aixois en particulier), notre équipe s’est stabilisée. Nous comptons aujourd’hui 14 médecins (5 femmes, 9 hommes). Certains(es) sont installés(ées) sur le secteur en cabinet de médecine générale et prennent quelques gardes (de une garde par mois à une douzaine). D’autres ne travaillent que dans le cadre de notre structure et parfois régulent aussi au centre 15, à Marseille.
Nous avons ramené notre secteur d’intervention aux frontières extérieures des communes limitrophes de Aix en Provence en mars 2021. Nous couvrons donc aujourd’hui 13 communes (contre 31 auparavant) quasiment toutes limitrophes :
- Aix-en Provence,
- Eguilles,
- Puyricard,
- Venelles,
- St Marc Jaumegarde,
- Vauvenargues,
- Le Tholonet,
- Beaurecueil,
- Meyreuil,
- Châteauneuf-Le-Rouge,
- Gardanne-Biver,
- Bouc-Bel-Air,
- Simiane-Collongue,
- Cabriès-Calas.
Ce territoire regroupe 3 secteurs de PDSA (Aix-Centre, Aix Périph, et Gardanne ouest) + la commune de Gardanne.
Ce repli sur des frontières restreintes est devenu nécessaire, vue les difficultés générales actuelles en matière de « ressources humaines médicales ».
Nous trouvons, ci et là, quelques remplaçants pour renforcer l’équipe, mais ça reste difficile et les 2 ou 3 « temps-pleins » supplémentaires que nous cherchons à pourvoir en effecteurs n’ont, depuis 2 ans, toujours pas trouvé preneurs.
J’en profite pour lancer un appel: Tout médecin généraliste du secteur est évidemment le bienvenu au sein de l’équipe, s’il veut venir prendre ne serait-ce qu’une garde par mois avec nous ! Nos gardes durent de 4 à 6 heures selon la plage horaire couverte (journée, soirée, week-end…).
Ces changements dans notre fonctionnement ne nous empêchent pas d’être régulièrement saturés: la demande reste en effet supérieure à nos capacités d’absorption, ce qui n’est pas très étonnant vu les difficultés croissantes exprimées par les gens lorsqu’il s’agit pour eux de trouver un médecin traitant.
Ce déséquilibre, qui existe déjà en période habituellement calme pour nous, s’accentuera forcément lors de la période hivernale à venir. En l’absence de renforts conséquents, nous ne pourrons augmenter nos capacités d’absorption comme nous le faisions habituellement les autres années. Nous ne pouvons inventer les médecins qui nous manquent ; nous ferons donc ce que nous pourrons.
Dr Vincent Derouet
Pour SOS-Médecins Aix-en-Provence